Bingo! Avec une semaine dans le rétro, l'Elysée juge «plutôt réussie» l'opération Avignon. En brusquant son entrée en campagne le lundi 11 février, Jacques Chirac est remonté dans les sondages et a fait oublier un début d'année plutôt noire. «Il n'a pas dévissé. Et il a remobilisé les gens», se réjouit Jean-Pierre Raffarin, président DL de la région Poitou-Charentes. «J'ai une chance sur deux», répète le chef de l'Etat. Un de ses proches ajoute: «Maintenant, le rendez-vous de la semaine, c'est la déclaration de Lionel Jospin. S'il démarre bien, Chirac aura un vrai problème.» D'où la volonté du président-candidat d'occuper le terrain avant l'entrée en lice du Premier ministre.
Jambe tressautante. Pour doubler l'effet surprise, Jacques Chirac a d'abord voulu «purger» le passé, de la dissolution aux affaires en passant par son bilan, avant de décliner son programme. Son passage sur TF1, le soir même de sa candidature, n'a pas vraiment été une réussite. «C'est le Virenque de la politique. Il a vu Le Pen et Schuller à l'insu de son plein gré», résumait le lendemain un gaulliste. Claude Chirac, elle, n'a pas apprécié le plan de coupe sur la jambe tressautante du candidat-président. Résultat, Jacques Chirac s'est retrouvé en porte-à-faux et ses promesses ont été passées au crible du passé par ses challengers de gauche comme de droite. Tous ont mis en cause sa «crédibilité» alors qu'il voulait creuser l'écart avec Lionel Jospin encore dans les starting-blocks.
Le 13 février, il a reçu