Ils faisaient partie de la jeune garde de 1995, celle qui prenait les coups et qui donnait de la voix lorsque Jacques Chirac était au plus bas dans les sondages. Ils ont pris des risques en cognant Balladur, le favori de la droite. Beaucoup d'entre eux ont été récompensés au soir de la victoire par des ministères ou des secrétariats d'Etat dans le gouvernement Juppé. Aujourd'hui, ils sont invisibles dans l'imposante galaxie des soutiens du chef de l'Etat, noyés dans la masse de ses «nouveaux amis», selon l'expression de Philippe Séguin, ou relégués au rang de seconds couteaux.
«Considération». Fidèles chiraquiens, François Baroin, Eric Raoult, Renaud Muselier ou Claude Goasguen ne sont pas aux manettes de la campagne. Ce qui en fait enrager certains. «C'est normal de vouloir changer les équipes, on ne peut pas faire deux fois la même campagne mais on aurait pu s'attendre à un peu plus de considération», regrette l'un d'eux. Dans la précipitation précédant l'annonce de la candidature de Jacques Chirac, l'Elysée a parfois oublié de mettre les formes avec les premiers supporters du chef de l'Etat. Ainsi, Eric Raoult, ancien ministre de la Ville et maire du Raincy (Seine-Saint-Denis), n'a même pas été invité lors des fameuses réunions du week-end du 26 - 27 janvier. «J'ai fait savoir en haut lieu que je n'étais pas content. On m'a répondu que c'était seulement une photo de famille effectuée à la hâte», confie-t-il. Pour rattraper la gaffe, il s'est vu promettre une place dans l'o