Loin des cuisines de la politique? «Je dirais loin du chaudron», précise Antoine Rufenacht qui sait châtier son langage. C'est un grand commis de la politique comme il y a de grands commis de l'Etat que le candidat Chirac a choisi pour directeur de campagne. Le maire (RPR) du Havre (Seine-Maritime) explique d'emblée qu'il ne faut pas tenter de lui arracher la moindre bribe de ses conversations avec le Président: «Certains ne respectent pas cette règle, moi si.»
Petits jeux. Il dit ne pas aimer «ceux qui se prêtent aux bavardages». Vue de sa grande taille, la politique aurait donc d'autres ressorts que les petits jeux courtisans. Souriant et glacé à l'occasion, le grand bourgeois énarque et protestant Antoine Rufenacht, 62 ans, dit se sentir «bien à sa place» à la tête du Tapis rouge.
C'est donc en toute discrétion que l'homme est arrivé à la direction du QG de campagne de la rue du Faubourg-Saint-Denis (Xe arrondissement, Paris). «Jacques Chirac m'avait demandé de venir le voir à l'Elysée un dimanche [le 27 janvier]. C'est souvent le dimanche que se font les visites les plus discrètes.» Malheureusement pour lui, la suite s'est faite un peu plus tonitruante. Avec une interview dans Le Havre presse où il expliquait ce que le Président pouvait attendre de lui. Et des mots parus dans la presse qui ont fait entendre que «Madame Fille» n'avait pas du tout apprécié: «On a dit que je ne m'entendais pas avec Claude Chirac. Je suis très heureux au contraire de l'accueillir ici dans