Il faut sauver le soldat Bayrou. C'est le mot d'ordre qui court de l'Elysée aux fantassins du RPR. Avec une inquiétude non dénuée de moquerie, Roselyne Bachelot, porte-parole du candidat Chirac, a déclaré mercredi sur LCI qu'il fallait «redire notre affection» au candidat centriste car «nous nous réunirons au deuxième tour». «Je comprends la déception de François qui ne décolle pas dans les sondages», a-t-elle dit. Et pour que les choses soient bien claires: «A l'UEM [l'Union en mouvement], nous ne voulons pas le tuer du tout, au contraire.»
Le matin même, le président du groupe RPR à l'Assemblée, Jean-Louis Debré (RPR), expliquait dans une interview au Figaro: «Il n'y a jamais de déshonneur à affronter le suffrage universel. Ce n'est pas parce que François Bayrou fait 3 % dans les sondages que je ne lui serrerai plus la main.» La veille, c'était la présidente du RPR en personne, Michèle Alliot-Marie, qui estimait que le président de l'UDF devait rester candidat à l'élection présidentielle: «A travers sa candidature, il exprime les idées de sa famille de pensée. [...] ça ne nous a jamais empêchés de travailler ensemble, lorsque nous avons été au gouvernement.»
Eaux et choux. ça en devient touchant. Et suspect aux yeux du principal concerné. «C'est encore un truc pour nous enfoncer, estime l'un de ses proches, le RPR nous aime toujours beaucoup quand on est mal. En disant ça, ils soulignent notre faiblesse et le fait que l'on plafonne à 3-4 %.» Pas si sûr. Les sollicitudes du R