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Libération

Frilosité calculée à la télé

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L'interview de jeudi soir sur France 2 s'inscrit dans une stratégie à long terme.
publié le 23 février 2002 à 22h22

Faux pas ou lenteur calculée? L'intervention de Lionel Jospin jeudi soir sur France 2 n'a pas eu le caractère percutant que l'on pouvait attendre, en particulier à l'endroit du chef de l'Etat. La droite l'a remarqué, qui en a fait le principal objet de ses commentaires. Jean-Pierre Raffarin (DL) a vu le candidat socialiste «un peu laborieux, un peu poussif» et son message «très préfabriqué». Philippe Séguin a jugé que Lionel Jospin avait «tout fait pour rendre la droite optimiste». Jean-Louis Debré a estimé que le Premier ministre avait tenté de «maquiller son bilan, ses idées, ses convictions».

Pas d'agressivité. Côté socialiste, on s'efforce de justifier l'intervention, en y voyant une simple phase dans une stratégie de long terme. D'abord en rectifiant le tir sur la définition du projet du candidat. Lionel Jospin a expliqué aux Français que son projet était «moderne, pas socialiste» ­ son petit pas en direction d'une ouverture du capital d'EDF ou vers des fonds d'épar gne salariale en apportant la preuve.

Ce n'est pas exactement, paraît-il, ce qu'il voulait dire: «La démarche de Lionel Jospin, c'est de partir du projet socialiste pour définir un projet global, qui prend en compte les aspirations de tous les Français», note François Hollande. Lionel Jospin devrait préciser sa pensée sur ce point, dimanche, à la Mutualité, lors du congrès d'investiture du PS.

En revanche, le ton choisi, qui a semblé peu pugnace, était délibéré. «L'intention n'était pas d'être agressif, expliqu