Stockholm envoyé spécial
Une prestigieuse photo de famille en guise de première affiche de campagne. Malgré l'incendie de la tour de contrôle de Copenhague qui a paralysé le trafic aérien scandinave une bonne partie de l'après-midi et une tempête de neige, Lionel Jospin a rallié vendredi soir avec deux heures de retard Stockholm, Mecque de la social-démocratie, au pouvoir en Suède de façon quasi-continue depuis 1945. A l'arrivée l'attendait l'ouverture du sommet des «modernisateurs de la gauche», prévu mi-septembre et repoussé pour cause d'attentats aux Etats-Unis: l'occasion pour le Premier ministre-candidat de soigner sa stature internationale en s'affichant en bonne compagnie à l'orée de sa campagne élyséenne.
Plateau appauvri. Certes, le raout, troisième du genre après ceux de Florence en novembre 1999, puis de Berlin en juin 2000, offre un plateau appauvri au fil des défaites électorales de la gauche mondiale: Bill Clinton, l'Italien Massimo D'Alema, le Portugais Antonio Gutteres ou encore l'Argentin Fernando de la Rua ne sont plus là. Mais Jospin a cependant retrouvé dès vendredi soir, lors d'un dîner de travail, une douzaine de leaders étrangers d'obédience sociale-démocrate, dont Tony Blair et Gerhard Schröder.
Deux séances de travail accoucheront, samedi, d'une déclaration commune. La droite française aime à opposer la «troisième voie sociale-libérale» de Tony Blair à «l'archaïsme» de «l'idéologue» Jospin. Ce dernier prend donc plaisir à poser aux côtés de cette mascot