Tandis que Lionel Jospin «s'ébroue dans le champ de la démocratie», son troupeau de fidèles a bêlé hier soir au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). Et le quadrille fut presque parfait. Martine Aubry, excusée, les trois autres premier-ministrables du PS, le premier secrétaire du PS, François Hollande, le ministre des Finances, Laurent Fabius, et son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, se sont retrouvés à la mê me tribune pour le premier grand meeting socialiste depuis la déclaration de candidature de Lionel Jospin. Retenue à Lille, Martine Aubry a envoyé un message pour se faire pardonner: «Nous nous battrons ensem ble pour que la France soit présidée autrement, par un homme fort de ses valeurs et crédible dans ses engagements, pour que Lionel continue à faire changer la France.» Seule petite fausse note dans ce tableau idyllique: à peine son intervention prononcée, DSK a dû s'éclipser pour des obligations «semi-privées» selon son entourage. Et sécher les discours de Fabius et Hollande.
Ironie. Il en aurait fallu davantage pour gâcher l'ambiance. Deux jours après la grand-messe toulousaine de l'UEM (Union en Mouvement) perturbée par l'irruption du trublion Bayrou (Libération d'hier), les socialistes ne cachaient pas leur fierté d'afficher une image aussi unitaire. «Des samedis comme celui-ci, la gauche en souhaiterait plusieurs... chaque semaine!», a ironisé Laurent Fabius. Avant de maltraiter le sigle UEM: «Trois lettres, deux mensonges: l'union est en morceaux; et le mo