Menu
Libération

Jospin des villes, Jospin des champs

Article réservé aux abonnés
Il jongle entre le Salon de l'agriculture et le bicentenaire de Hugo à Besançon.
publié le 26 février 2002 à 22h24

C'est le début de la fin. Lionel Jospin l'a reconnu lui-même. Sa visite, hier, au Salon de l'agriculture et son déplacement à Besançon (Doubs) pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Victor Hugo comptent parmi les dernières de ses activités officielles en tant que Premier ministre. «Je continuerai à travailler parce qu'il faut bien que la France soit gouvernée, a-t-il cependant tenté de rassurer son monde. Mais je vais vraiment maintenant entrer en campagne.»

Dans la soirée, la campagne bisontine. Victor Hugo a eu la bonne idée de naître deux cents ans pile avant cette campagne électorale. Du coup, le candidat-Premier ministre en a profité pour confondre la poésie avec un peu de politique. Il existe trois raisons, selon Lionel Jospin, d'aimer encore le grand poète. Les auditeurs de son allocution à l'opéra-théâtre de la ville auront pu les interpréter comme trois raisons de l'aimer, lui, comme prochain Président.

«Gigantisme.» Le temps gris sur la ville où est né le poète en 1802 n'a pas déprimé le Premier ministre. Il s'est au contraire vite emballé sur la première de ses fameuses raisons: «La proximité avec son écriture.» Victor Hugo «ne se démode pas», a-t-il commencé en développant sur «la littérature du peuple». Il n'y a plus de «bagnard, poursuit-il, même s'il y a toujours des êtres à qui on ne laisse pas de seconde chance». Il n'y a plus de «sonneur de cloches même s'il y a toujours des personnes physiquement déshéritées». Et «il y a toujours des enfants battus