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Libération

La gauche laissée à Hue

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La campagne centriste de Jospin ouvre un espace électoral au leader du PCF.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Qu'il est doux aux oreil les de Robert Hue d'entendre Lionel Jospin dire que son projet «n'est pas socialiste». Un positionnement «libéral-social» ­ marque de fabrique de la campagne du candidat socialiste ­ qui fait rêver le président du PCF: en situant délibérément son début de campagne au centre, Lionel Jospin lui ouvrirait un espace à gauche. C'est l'espoir secret de la Place du Colonel-Fabien.

Où le Premier ministre-candidat arrêtera-t-il le curseur de sa campagne? Robert Hue le guet te, l'observe. Et décèle déjà certaines failles dans le discours socialiste. Comme à droi te, a-t-il lancé le 15 février, «c'est le fatalisme» qui règne au PS. «Ce même renoncement» qui contraint à «accompagner socialement les conséquences désastreuses de la mondialisation sous les auspices du capitalisme». Le procès de Lionel Jospin peut commencer.

Premiers visés, ses «inspirateurs»: Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, ces «modernistes» plus pro ches du libéralisme que du social. «Lionel Jospin est pris à contre-pied, analyse-t-on au siège de campagne du candidat communiste. Il pensait batailler sur son bilan, et c'est Fabius et Strauss-Kahn qui mènent la danse.» «Tout le monde parle de dérive droitière des socialistes. Robert dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas», assure l'un de ses proches. «Parler de la gauche ou de Jospin, en général, ne suffit pas [...]. Il faut dire, précisément, ce que proposent ses plus proches conseillers. Au PS, certains s'en inqui