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Libération

La campagne chez les campagnards

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Candidats ou ministrables: tout le monde s'est rué au Salon de l'agriculture.
publié le 2 mars 2002 à 22h28

Ils sont venus, ils ont vu, ils n'ont pas encore vaincu. Mais ils ont tout fait pour, prenant soin, tout de même, de ne pas crotter leurs belles chaussures de citadins. Candidats et candidates à l'élection présidentielle, ministres ou chefs de parti, tous ont sacrifié au rite annuel immuable et populaire du Salon de l'agriculture, qui ferme ses portes dimanche à Paris. Et tous avaient la même idée derrière la tête: soigner leur sacro-sainte image de présidentiable ou de futur ministrable auprès du mon de agricole.

Préséance. Pourtant, ces éleveurs, céréaliers ou viticulteurs que les Français n'admirent jamais autant que quand ils sont en crise (comme le montrent les sondages réalisés pendant ce Salon) ne pèsent apparemment pas grand-chose sur la carte du jeu politique tricolore. En chiffres bruts, les agriculteurs et leurs familles ne représentent plus que 3,5 % de la population française, selon le recensement réalisé en 2000. Une paille! Mais une paille fertile qui recèle en fait un gros réservoir d'électeurs qu'il faut savoir séduire: derrière les exploitants agricoles se dessinent les gros bataillons de tous les travailleurs et salariés du secteur agroalimentaire, ceux des coopé ratives agricoles et même ceux du machinisme (tracteurs, etc.). Au total, ce corps électoral aux contours politiques mal identifiés en dehors des exploitants agricoles ­ qui votent à droite à plus de 60 % ­ regrouperait un peu plus de 10 % de la population française. En prime, les terres agrico les