Si Lionel Jospin avait l'idée, au travers de son livre, le Temps de répondre, de recoller les morceaux avec la CFDT, c'est raté. Vendredi, Nicole Notat a eu la dent sévère pour le candidat socialiste, et des mots plus tendres pour Jacques Chirac. Sans évidemment appeler à voter pour quiconque.
Jospin a fait deux erreurs. De forme, d'abord, en n'envoyant pas son livre à Nicole Notat. Vendredi matin, le service de presse de la CFDT en était encore aux morceaux choisis publiés dans la presse. De fond, ensuite. Jospin fait certes l'éloge de la secrétaire générale de la confédération «une femme précise, aux idées claires» mais pour mieux attaquer le «partenariat privilégié avec le Medef, qui nous est hostile», pratiqué par la CFDT. Nicole Notat a pris acte des compliments «pas tant pour moi que pour mon organisation», mais a réfuté sèchement l'accusation de collusion avec Ernest-Antoine Seillière. «Toute l'incompréhension est résumée dans cette phrase, a-t-elle répliqué vendredi lors d'une conférence de presse. Lorsque nous négocions avec le patronat, nous ne sommes ni l'allié ni l'ennemi d'aucun gouvernement. C'est un point essentiel.»
C'est que la CFDT a fait de la «démocratie sociale» la première de ses exigences dans la campagne présidentielle. Elle réclame une vraie place pour la «société civile organisée», y compris la possibilité pour les partenaires sociaux d'être «producteurs de droit et de normes»... Evidemment Lionel Jospin, à qui la CFDT reproche son manque d'appéti