Soultzeren (Haut-Rhin) envoyée spéciale
Comme tous les premiers week-ends de mars, c'est jour d'exposition avicole à Soultzeren, au fond de la vallée de Munster, 545 mètres d'altitude, 1 100 habitants. Dans la salle des fêtes de ce salon local de l'agriculture, il y a des oies, des canards, des pigeons, des poules, des coqs (très démonstratifs) et des lapins (très silencieux). Sont exposés des lauréats, des «SP» («sujets passables») et des «SD» («sujets disqualifiés»). Mais là, il n'y a pas de vaches, aucun agneau à porter dans ses bras, et encore moins de candidats à la présidentielle. Et dans les allées, les badauds famille avec enfants ou les acheteurs catalogue de prix à la main sont loin, très loin de l'élection présidentielle.
Ensemble au rugby. «La quoi?», rigole un salarié d'une entreprise d'emballage, qui résume ainsi le sentiment dominant. Premièrement, «ce sont toujours les mêmes. A l'âge qu'ils ont, il vaudrait mieux qu'ils s'arrêtent». Deuxièmement, cinq ans de cohabitation ont gommé les divergences: «Ils font les mêmes choses, ils ont les mêmes programmes», «on les voit même ensemble au match de rugby», complète le maire, Christian Ciofi, qui a suivi France-Angleterre. Troisièmement, le cortège des «affaires» est passé par là: «Pour arriver là-haut, il ne faut pas être bien honnête.» Un sexagénaire, désabusé: «Ce qui m'intéresse, moi, c'est la commune. Nos élus, on les connaît, on peut leur rappeler leurs promesses. Qu'est-ce que vous voulez faire avec qu