Strasbourg de notre correspondante
C'est un exercice quasi obligé de toutes les campagnes électorales. Il y a un moment où il faut parler d'Europe, et de préférence à Strasbourg, éternelle «ville symbole de la réconciliation franco-allemande». Hier, Jacques Chirac, candidat en campagne, est donc venu à Strasbourg pour parler d'Europe, devant une salle pleine mais pas comble, chaleureuse mais sans excès, plutôt âgée malgré la présence de quelques mères de famille avec jeunes enfants c'était mercredi.
Peu d'audace. Mais, quoi qu'en disent les sondages qui affirment qu'une forte majorité de Français aimerait entendre parler d'Europe (Libération du 4 mars), il n'y a rien que l'assistance affectionne tant qu'une bonne polémique électorale. Aussi elle n'a jamais autant applaudi le président-candidat que lorsque celui-ci a condamné la «naïveté» confessée par Lionel Jospin, dimanche sur TF1. Répondant à Fabienne Keller, maire (UDF) de Strasbourg, qui stigmatisait le «laxisme généralisé» responsable, selon elle, de la montée de la délinquance à Strasbourg, Jacques Chirac a approuvé : «On n'a pas eu le courage et la volonté de combattre l'insécurité avant qu'elle prenne les proportions que l'on connaît aujourd'hui.» «Au cours des années récentes, on l'a laissée monter sans oser prendre les décisions nécessaires pour l'endiguer, a regretté Chirac. C'est la raison pour laquelle je n'hésite pas à dire que le gouvernement actuel porte une lourde responsabilité. La naïveté n'est pas une ex