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Libération

«Dépénalisons, dépénalisons...»

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Avec les étudiants en Deug de droit à l'université d'Amiens.
publié le 7 mars 2002 à 22h31

Amiens (Somme) envoyé spécial

Ils sont une vingtaine, étudiants en première année de droit à l'université d'Amiens (Somme). Ils assurent tous qu'ils iront voter le 21avril. Mais ils ne sont qu'une demi-douzaine à avoir déjà choisi un candidat. Ce sont des étudiants hésitants qui font du droit sans grande conviction non plus. Une bonne moitié d'entre eux, d'après les statistiques, n'ira pas au bout du premier cycle universitaire. Au cours de sciences politiques, la séance commence par un exposé sur la «formation de l'Etat occidental» : un jeune en tenue de rappeur murmure, tout en mâchant son chewing-gum, un exposé approximatif sur Norbert Elias. Ses camarades décrochent.

Politique barbante. De l'actualité politique, ils ne savent que ce qu'en dit la télévision, essentiellement le journal de 20 heures. «Les émissions politiques, c'est toujours trop tard», précise une étudiante. L'enseignante confirme : ce n'est qu'à partir de la licence que les étudiants lisent pour s'informer. Heureusement, il y a les Guignols : «C'est exagéré, mais ça permet vraiment de comprendre l'actualité sous une forme marrante», commente Camille, la plus bavarde du groupe. Tout le monde approuve : sans les marionnettes de Canal, la politique serait barbante.

Les étudiants ont bien compris que les candidats espéraient faire des voix sur l'insécurité. Blandine trouve ça un peu lourd : «ça prend une ampleur pas possible. On dirait qu'ils sont tous d'accord. Ils montent le truc pour qu'on vote pour eux. Ils