Ils ont le même étendard, Lionel Jospin, et un seul objectif en commun, la victoire de leur champion. Pour le reste, tout, ou presque, oppose Jean Glavany et Pierre Moscovici, deux rouages essentiels de la campagne du chef du gouvernement. Le premier a hérité du poste envié de directeur de campagne, le second planche sur le projet du candidat. Voilà donc deux hommes d'extraction jospinienne différente, qui ne s'apprécient guère, contraints de travailler ensemble. Et de concilier l'inconciliable : le caractère entier, voire impulsif, de Glavany et la réserve parfois teintée d'arrogance de Moscovici, le socialisme traditionnel imprégné de mitterrandisme du premier et le jospinisme «moderne» théorisé dans sa version «droit d'inventaire» par le second. Le tout sur fond de compétition affective dans l'affirmation d'un lien privilégié au chef. Glavany atténue la portée de la brouille de 1995, lorsqu'il avait pris le parti d'Henri Emmanuelli, pour insister sur sa «longue amitié» avec Jospin ; Moscovici affiche la «constance de sa proximité intellectuelle» avec son mentor et laisse son entourage répéter que Jospin aurait glissé, en 1995 : «Pierre, c'est un peu comme mon petit frère...» «Glavany et Moscovici se sont beaucoup détestés, souvent entrechoqués et passablement méprisés», résume un dirigeant du PS.
Savon. A écouter les intéressés, ils baigneraient aujourd'hui dans l'harmonie. «A la surprise générale, ça se passe très bien», assure Glavany. «Nous nous parlons trois ou quatre