«Il faut rester calme et prudent.» Hier, réunissant pour la deuxième fois son «conseil politique», Lionel Jospin a mis en garde ses troupes contre tout excès d'optimisme. L'inversion des courbes des sondages en faveur du candidat socialiste était naturellement dans tous les esprits. «Il y a eu de mauvais sondages, il y en a de meilleurs, a-t-il poursuivi. Il faut continuer à travailler et ne pas croire que c'est arrivé.» Les socialistes ont pour consigne de ne pas commenter ces bonnes nouvelles et encore moins de s'en réjouir publiquement. Mais, reconnaît un des lieutenants de Lionel Jospin, «il vaut mieux être dans cette situation que dans la situation inverse».
Comprenant près de 70 dirigeants socialistes, le conseil politique de Jospin est une structure où se retrouvent tous ceux qui n'ont pas obtenu de postes opérationnels dans le dispositif de campagne du candidat. Elle se réunira chaque mercredi matin après le Conseil des ministres et servira à faire circuler l'information. Hier, Pierre Moscovici, chargé des études, a confirmé qu'il remettrait une synthèse du projet au début de la semaine prochaine. Jospin a indiqué qu'il consulterait ensuite «certains» des membres du conseil politique au cours d'une réunion restreinte destinée à réexaminer une dernière fois le projet. Il n'a pas cité de noms, mais la liste est déjà arrêtée : elle comprendra Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Jack Lang, Hubert Védrine, Pierre Moscovici, Jean Glavany, et sans doute Je