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Libération

«Ils viennent se la jouer populaire»

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Au Réveil du Xe, bistrot parisien coincé entre les QG de Chirac et Jospin.
publié le 8 mars 2002 à 22h31

Le Réveil du Xe, bistrot de Paris, doit son nom à la politique. C'était un journal avant, installé rue du Château-d'Eau, juste en face. Un «organe radical-socialiste, fondé en 1908 à l'occasion des élections», pièce de musée maintenant, encadrée à côté des posters de vaches de Salers. Les patrons du Réveil sont auvergnats, Cathy du Puy-de-Dôme et Daniel du Cantal. A propos de vaches, ils étaient au Salon, «le jour de Mégret»: «A côté du taureau Blonde d'Aquitaine, il était vraiment pas gros. Ridicule même.» «Comédie» tout ça, «les candidats vont là où il y a du monde, point».

Monsieur Airetété. Dans le quartier aussi, il y a du spectacle. «Ce qui fait rigoler ici, dit Daniel Vidalenc, c'est Chirac à côté, et Jospin à 300 mètres.» Le Tapis rouge, QG de l'un, et «l'atelier de campagne» de l'autre à portée de piéton, le Président et Premier ministre qui «viennent se la jouer populaire», ça a fait rire la première semaine, au zinc. Et après, rien: «La politique n'intéresse plus personne, c'est fini cette époque.» On est revenu aux sujets habituels. Le temps et le rugby. Chirac et Jospin coude à coude à France-Angleterre aussi, ça fait rire: «Qui croient-ils convaincre avec ça?» On jase toujours beaucoup sur les 35 heures, qui ont tout changé. Monsieur Bernard, maintenant, on l'appelle monsieur Airetété, au Réveil. «Le nombre de fois qu'on lui a dit: "A demain, monsieur Bernard", et qu'il nous a répondu: "Ah non, demain, je suis en RTT"...» La politique, c'est très rarement. «Je n