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Libération

La bataille monte d'un ton

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Chirac contraint d'abandonner sa modération.
publié le 8 mars 2002 à 22h31

Lionel Jospin à Lille hier soir, contre Jacques Chirac à Strasbourg avant-hier, et une première passe d'armes en face à face, sur le thème de la sécurité: après près de cinq ans d'une épuisante cohabitation, le règlement de comptes entre les deux hommes a commencé. Fini les politesses et la retenue, place à la confrontation. Et tel était bien le but recherché par le candidat socialiste depuis son entrée en campagne.

Dominer. Le regard fixé sur le modèle mitterrandien version 1988, Jacques Chirac rêvait de faire une campagne de président. De dominer son rival par sa fonction et le ton qui va avec: rassembleur, modéré, apaisé. D'enfermer son rival dans le rôle du roquet, du vizir agressif qui veut être calife à la place du calife. Pour Lionel Jospin, c'était un piège. Et son premier objectif, en ce début de campagne, a été de rompre avec les habits dissymétriques de la cohabitation. Pour y parvenir, il lui fallait devenir pleinement candidat. C'est chose faite depuis la publication de son livre et surtout son intervention sur TF1, dimanche soir, assurent ses stratèges. Mais cela ne suffit pas. Il fallait aussi faire descendre Jacques Chirac de son piédestal présidentiel, l'obliger à venir dans l'arène, à devenir, lui aussi, candidat. D'où une stratégie d'attaques répétées sur la crédibilité du chef de l'Etat. Après avoir fait répondre ses lieutenants, Jacques Chirac a fini par céder. Mercredi soir, à Strasbourg, il a contre-attaqué: «La naïveté n'est pas une excuse, c'est une f