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Libération

Candidats dinosaures

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Toujours les mêmes têtes, déplore «The Economist».
par John Andrewschef du bureau parisien de «The Economist» (Royaume-Uni)
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Quelle honte: le président de la République française se fait huer, voire outrager par des crachats, dans son propre pays, et par les «sauvageons» qui, malgré les voeux racistes de l'extrême droite, sont ses concitoyens. On peut imaginer la réaction des Français d'un certain âge: la nation va à vau-l'eau!

Peut-être. Mais à cause de qui? Il est trop facile, même simpliste, de blâmer la banlieue. Trop facile aussi de montrer du doigt les casseroles de Jacques Chirac. Ce n'est en tout cas pas une tragédie pour un homme politique d'être ridiculisé ou insulté. L'année dernière, ce fut le lot de Lionel Jospin au Salon de l'agriculture; cette fois, c'est le tour de monsieur Chirac à Mantes-la-Jolie. Dans toute démocratie, il faut applaudir le fait que les élus ­ en particulier les énarques français ­ soient, de temps en temps, obligés de revenir sur terre.

Débat absent. Non, la vraie honte de Mantes-la-Jolie, ce n'est pas une soi-disant attaque contre l'institution de la présidence, mais plutôt l'absence de véritable débat sur l'avenir de la France. Il est évident que monsieur Chirac n'est pas allé en banlieue pour offrir des solutions claires et pragmatiques aux problèmes sociaux, mais pour gagner quelques points faciles contre monsieur Jospin sur le thème de la délinquance. Monsieur Jospin qui, lui non plus, n'a pas d'idées claires et pragmatiques et promet, sans plus de précision, une France «active, sûre, juste, moderne et forte».

Ne nous étonnons donc pas de lire récemment à la u