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Libération

Comme une fleur en son fief réunionnais

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3 000 personnes pour le meeting du candidat PS, en tête en 1995.
publié le 11 mars 2002 à 22h33

La Réunion envoyé spécial

Un orage éclate. Enfin. La pluie rafraîchit un samedi réunionnais torride. Lionel Jospin est bien à l'abri. Sous une marquise de bâche, loin de la plèbe de Sainte-Suzanne venue assister à une kabar (une fête traditionnelle), il goûte, au côté de son épouse, ses derniers instants insulaires. Comme l'autre temps fort de la journée ­ un meeting à Saint-Pierre ­, l'événement a été organisé par le Parti communiste réunionnais (PCR) du sénateur Paul Vergès. Ici, en 1995, Jospin avait cassé la baraque avec plus de 56 % des voix (lire page suivante). Un sondage Ipsos (1) lui accorde, cette fois, 52 % des intentions de vote au second tour. Un axiome politique prétend que les électeurs de «l'île intense» votent souvent à contre-courant de la métropole. Le battu d'il y a sept ans vient ici pour faire mentir l'adage.

Cavalier. En ce début de soirée, le couple Jospin porte sa tenue numéro trois. Lui, costume sable. Elle, tailleur-pantalon crème. Le matin en arrivant, il était en noir, elle en bleu. Dans l'après-midi, il s'affichait en gris, elle en jaune. Pour la première fois, Sylviane Agacinski participe, activement, à un déplacement de son mari-candidat. Un rien cavalier, il dit l'avoir amenée avec lui «en cadeau». Pas rancunière, la philosophe se plie volontiers aux contraintes de la campagne. Lorsqu'il sert des mains, elle en serre juste derrière lui. Mais pas les mêmes: affaire de partage de tâches dans le couple. Lorsqu'il l'a présente à ses supporteurs réu