Philosophe et sociologue, Dominique Méda vient de publier en poche le Temps des femmes, pour un nouveau partage des rôles, chez Flammarion (collection Champs). Elle a également participé avec Bernard Brunhes, Denis Clerc et Bernard Perret à la rédaction de 35 Heures, le temps du bilan, publié en novembre chez Desclée de Brouwer.
Qui a profité de la réduction du temps de travail ?
Les dernières études, notamment celle de la Dares (1), montrent que, parmi ceux qui sont passés aux 35 heures, 60 % sont satisfaits, 13 % mécontents, tandis que 27 % estiment que, pour eux, cela n'a rien changé. Quand on regarde de plus près, on relève que les cadres sont plus satisfaits que les gens peu qualifiés, que les femmes sont plus contentes que les hommes. C'est particulièrement le cas de celles qui ont des enfants de moins de 12 ans. A l'opposé, l'avis le plus négatif est celui des femmes sans enfant très peu qualifiées. Les premières ont pu profiter de la réduction du temps de travail pour desserrer les contraintes du quotidien, qui sont très fortes, on le sait, pour les femmes qui travaillent à temps complet et ont de jeunes enfants, puisqu'elles ajoutent à leur temps de travail l'équivalent en tâches domestiques et familiales. Les secondes ont vu leurs conditions d'emploi se dégrader. Elles se plaignent notamment de se voir imposer une plus grande variabilité des horaires, avec des délais de prévenance trop courts.
Les 35 heures ont-elles modifié la répartition des rôles au sein de la fami