Bainville-aux-Miroirs (Meurthe-et-Moselle) envoyée spéciale
Pour les habitants de Bainville-aux-Miroirs, 318 habitants, les enjeux de la présidentielle commencent à Mangonville, 229 habitants, situé à deux kilomètres. A cet endroit, la départementale 570 est absolument rectiligne et, le matin, quand il faut vite rejoindre Nancy ou Epinal pour le travail, il est tentant d'appuyer imprudemment sur l'accélérateur au point de dépasser les 50 km/h réglementaires. Souvent, les gendarmes guettent et les points de permis tombent. «Moi, je veux bien payer quand je ne respecte pas les limitations de vitesse, mais à condition que tout le monde paye, y compris les politiques, s'indigne Jean-Louis Michel, 40 ans, agriculteur, qui précise: Ce qu'il faut, c'est remettre du respect et du civisme dans la vie publique. Tant qu'il n'y aura pas de respect, rien ne changera et ce n'est même pas la peine d'aller voter.» «Les politiques devraient donner l'exemple, mais aussi les gendarmes, les policiers..., poursuit Eliane Mortal, 56 ans, qui travaille au CHU de Nancy: Maintenant, je ne sais plus en qui on peut avoir confiance.»
Ni en Jacques Chirac, ni en Lionel Jospin, apparemment. «Ces deux-là ont eu tout le temps de faire leurs preuves, ils n'en ont rien fait, ils sont du passé», assure Brigitte Meyer, une chef d'entreprise de 42 ans. Jean-Louis Michel, de nouveau: «Quel que soit le résultat, Chirac ou Jospin, cela ne changera rien. On repart pour la même chose pendant cinq ans.»
Un exemple? La s