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Libération

Echange sec entre Jospin et les LU

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Les salariés de l'usine Danone l'ont interpellé à Evry.
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publié le 14 mars 2002 à 22h35

Dialogue difficile, hier, entre Lionel Jospin et des salariés de Danone-Lu, lors de la visite du candidat socialiste à Evry. Depuis un an, les salariés de l'usine Lu d'Evry protestent contre le plan de restructuration qui prévoit au total 1 780 suppressions d'emplois, dont 570 en France. Venu visiter le Génopole d'Evry, le Premier ministre y a été accueilli par deux délégations, l'une de personnels d'aide à domicile de la CFDT et l'autre de salariés de l'usine Danone-LU d'Evry-Ris-Orangis. Si Lionel Jospin a pris le temps de dialoguer avec les deux groupes, l'échange a été rude avec les représentants de LU.

«Mesurettes». Lionel Jospin a indiqué que la loi de modernisation sociale, adoptée définitivement début janvier, avait été durcie précisément pour «tirer les leçons» de ce «conflit», après l'annonce brutale de «licenciements massifs» au printemps 2001. Il explique que cela oblige les entreprises à «discuter» avec les syndicats. Réponse d'un salarié : «Ce sont des mesurettes. On va être virés comme des chiens, on est virés pour qu'ils gagnent encore plus d'argent. Qu'est-ce que le gouvernement attend pour faire des choses ?»

Un autre demande la réquisition des entreprises qui licencient. «Si à chaque fois qu'il y a un plan social il faut nationaliser...», réplique le Premier ministre, sans terminer sa phrase. «Est-ce que c'est le gouvernement ou les patrons qui commandent ?, reprend un salarié. On se demande s'il ne vaut pas mieux avoir directement les patrons devant nous et