Ils en sont aux préliminaires. L'affaire n'est pas encore conclue. Mais elle pourrait se concrétiser avant l'élection présidentielle. Eric Halphen et Jean-Pierre Chevènement se sont vus, se sont plu et se sont entendus. «J'ai été très heureux de rencontrer un homme de conviction, confie l'ancien juge. Nous nous sommes rendu compte que nous avons une même conception de la justice et du rôle du parquet.» Le candidat du Pôle républicain confirme : «Lorsque nous nous sommes rencontrés, en janvier, à sa demande, il m'a fait l'effet d'un honnête homme. J'ai beaucoup apprécié son livre. Je suis désireux de poursuivre avec lui ma réflexion sur la justice. Si nous tombons d'accord, nous le ferons savoir.» Bref, une lune de miel entre le juge démissionnaire et le ministre multidémissionnaire n'est pas exclue.
Naïveté. Une chose est sûre : après avoir ferraillé durant sept ans contre des politiques, le magistrat est tenté de rejoindre leur univers. Avec une naïveté assumée : «Je veux instaurer un langage de vérité là où existent beaucoup de mensonges et de stratégie. A mes yeux, il n'y a rien de plus noble que d'essayer de changer la vie des gens. Il n'y a rien de plus gratifiant que d'apporter du bonheur. Je sais, c'est utopique...»
Ses premiers flirts avec le milieu politique l'ont pourtant refroidi. Il s'est ainsi agacé de lire qu'il avait demandé une circonscription législative à François Hollande : «Il n'en a été nullement question.» «Nous n'avons pas eu besoin d'aller aussi loin, m