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Libération

«Je fais un vote de classe»

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Un matin dans le Paris-Troyes, avant le travail.
publié le 14 mars 2002 à 22h35

Troyes envoyé spécial

Ils prennent le train pour aller travailler. L'un descend où l'autre monte. A Troyes, dans l'Aube. Michel, 35 ans, vient de Paris et enseigne la communication à l'université de technologie de la ville. Catherine habite Troyes et se rend à Bar-sur-Aube où elle est agente administrative à l'hôpital depuis vingt-cinq ans.

Ce matin, le Paris-Troyes de Michel ressemble à une voiture en queue de train avec deux fumeurs éloignés de quelques banquettes. Pull noir, pantalon gris, collier de barbe et lunettes. Michel déplie ses journaux. Il remise les titres et les nouvelles des journaux durant ses temps ferroviaires. Aujourd'hui, il a en tête le sondage Louis-Harris - AOL - Libération où 74 % des Français considéraient «pas très différents» ou «quasiment identiques» les projets des candidats Jacques Chirac et Lionel Jospin. «Je fais partie des gens, dont on dit qu'ils ne sont pas nombreux, pour qui droite et gauche, ce n'est pas pareil. Je crois que le candidat élu pèse sur les choix de société. Je sais que ça fait très revendication catégorielle, mais je crois encore à la bipolarisation de la vie politique quand je vois comment les candidats considèrent la manière d'exercer le métier d'enseignant.»

Clivage. Michel a mûri ce constat, dit-il, dès l'âge de 20 ans quand il a vu «débarquer les lois Devaquet» : «J'avais le sentiment d'identifier quelques principes de base d'une politique de droite de l'enseignement supérieur.» Après son doctorat de linguistique, Michel