Bègles (Gironde) envoyé spécial
Sur la liste des apéros pour ses parents, forains sur le marché voisin, le gamin a noté whisky coco. «T'es sûr ?», dit Arlette la patronne. «Il a pas tort le gosse, des cocos, il n'y a que ça ici», interrompt un homme à béret, perché sur un tabouret : le Gambetta, bar PMU à Bègles (Gironde), est leur QG du samedi. Autour des Ricard, des grilles de Loto et des oeillets rouges distribués sur le marché, il y a Fabien, dit le Colonel, responsable d'une association d'aide au logement. Jean, employé de mairie, qui a quitté Ivry, en 1991, pour Françoise la Béglaise, mercière de la place du 14-Juillet. Pierre, qui a la même moustache que «Nono», Noël Mamère, le vert maire de Bègles, et Patrick, directeur d'une association de chômeurs.
«Emmerder Nono.» Trois encartés pour un sceptique, Fabien. Il n'est plus au PCF que «du bout des doigts», histoire d'encourager «la campagne méritante de Robert Hue». Faute de mieux, surtout, et pour emmerder «Nono», même s'il le dit poliment, ce militant formaté par vingt ans de dialectique : «Notre candidat présidentiel prône la démocratie participative, mais c'est de la tautologie.» Fabien apprécie le slogan de Hue, «le parti pris des gens», et il en a un autre pour Bègles : «Mamère radie rouge.» Oui, du verbe radier, et rouge, comme tous «les cocos qu'il a virés». C'est parti. Celle-là est de Pierre : «Dans Noël, y a Léon et Caméléon !» Celle-ci de Jean : «Quand les Béglais toussent, l'écolo quinte !» Enfin, celle du t