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Libération

La campagne dans l'oeil des photographes

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publié le 16 mars 2002 à 22h37

Lionel Jospin voulait tremper Jacques Chirac dans «l'air vif de la démocratie», c'est réussi. En jugeant son adversaire «usé, vieilli et passif», dans l'avion qui le ramenait le week-end dernier d'une visite-éclair à La Réunion, il lui a même offert une bonne bouffée d'oxygène. L'attaque a transformé le duel en bataille de chiffonniers. «Délit de sale gueule», s'est indigné Chirac, dénonçant la «manipulation» des affaires par les socialistes, «des méthodes qui rappellent celles de tous les extrémismes et de tous les fascismes». Rien que ça. Ragaillardi, le candidat RPR a tenu dans la foulée son premier meeting de campagne à Marseille, avant de faire présenter une brochure-programme de 24 pages par ses fidèles. La violence du pugilat a englouti tous les «troisièmes hommes», de Chevènement en nette perte de vitesse, à Bayrou toujours perdu dans des abysses sondagiers. Seul le discours protestataire de la première femme, Arlette Laguiller, parvient à se faire entendre un peu plus fort. Pour le plus grand malheur de Robert Hue qui se fait tondre la laine communiste sur le dos par la candidate de LO. Avant de chercher à récupérer à son tour le courroux populaire, Le Pen en est réduit, lui, à protester contre les «menaces» des chiraquiens qui tenteraient de l'empêcher de concourir. Le Conseil constitutionnel a commencé à recueillir cette semaine les parrainages des candidats. Deux trotskistes, Arlette Laguiller et Daniel Gluckstein (PT), ont atteint sans problème la barre magique