«Candidat, tu m'écoutes?» Le ton et le tutoiement sont volontairement provocateurs. Le Secours catholique a opté pour une formule un peu potache pour tenter de se faire entendre par les prétendants à l'...lysée. Car le constat est là: la précarité, la pauvreté qui touche 4,5 millions de personnes, les énormes difficultés d'accès au logement dans les grandes agglomérations sont des thèmes totalement absents de la campagne électorale. Oubliée la «fracture sociale» chère à Jacques Chirac en 1995. «Je me demande si la loi de lutte contre les exclusions de juillet 1999 ne sert pas d'alibi aux candidats à la présidentielle. Ils font comme si elle avait réglé les problèmes. Evidemment, ce n'est pas le cas», dit Pierre Levené, secrétaire général du Secours catholique.
Vendredi, son association a donc lancé sa propre campagne: quatre poids lourds aménagés, symbolisant le palais de l'Elysée, vont sillonner les principales villes jusqu'au 31 mars «pour redonner une place légitime à la parole des personnes en difficultés». Ces camions transporteront des urnes: le public pourra voter sur des thèmes jusqu'à présent occultés par les principaux postulants à l'Elysée. Les gens sont invités à choisir sur quatre bulletins les réformes qui leur paraissent les plus urgentes dans les domaines de l'habitat, de l'accès à l'emploi, des droits sociaux et du droit d'asile. Les résultats seront largement médiatisés et portés aux candidats qui resteront en lice pour le second tour.
Pression. Au-delà de ce