Fleurs et longues minutes d'applaudissements. Au plus haut dans les sondages, Arlette Laguiller, debout derrière un pupitre portant le slogan de la campagne «Toujours dans le camp des travailleurs» a reçu, hier, un accueil de star à la tribune de la Mutualité à Paris. Devant plus de 2 000 personnes, dont de nombreux jeunes, la candidate de Lutte ouvrière, en veste mauve, s'est attaquée aux «deux lutteurs de foire (Chirac et Jospin, ndlr) qui s'injurient avant de commencer un combat truqué» et a décrit la situation «des travailleurs qui subissent une vague encore jamais vue de licenciements collectifs». «Cela va continuer», s'est-elle écriée avant d'égrener le programme de Lutte ouvrière: rendre publiques les comptabilités de toutes les entreprises, abolir le secret commercial et le secret bancaire, interdire les licenciements collectifs. «Le communisme, c'est l'avenir du monde», «le monde du travail doit se défendre», a-t-elle réaffirmé.
Elle «ne se fait pas d'illusion» sur le résultat de la présidentielle: «Non seulement je ne serai pas élue, mais même si je l'étais, je ne serais rien sans votre soutien conscient et déterminé». Avant d'ajouter: «C'est pourquoi il faut que les voix qui se portent sur le programme que je propose soient les plus nombreuses possibles» dès le premier tour. «Commençons par nous exprimer, a-t-elle demandé, le bulletin de vote ne peut faire que cela, mais au moins il peut inquiéter les possédants et réconforter, encourager les travailleurs.»
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