Après sept ans d'une guerre atroce, c'est une explosion de joie qui accueille presque partout en Algérie l'annonce du cessez-le-feu, le 19 mars 1962 à midi. Pourtant, cette date décisive sera toujours occultée par l'histoire officielle algérienne. Sans doute parce que, au milieu d'affrontements sanglants, «les durs» de l'état-major algérien ont commencé à imposer une loi qui perdure aujourd'hui.
Demain, 3e volet: Les pieds-noirs et les harkis rentrent en métropole.
Les Algériens de France rêvent de revenir au pays.
C'est une année de commémoration et il va falloir parler de l'histoire algérienne. «Tant mieux. C'est ce que je préfère, dit Myriam, collégienne à Blida, 50 km d'Alger. On l'étudie tout le temps, surtout l'histoire patriotique comme disent les professeurs, c'est-à-dire la colonisation française et la guerre de libération. Je me souviens très bien du premier cours. C'était sur la torture par les militaires français, le maître faisait passer des photos de gens tout cramés, en noir et blanc. Il fallait dire avec quoi cela avait été fait. J'avais répondu: "Un fer à repasser." La réponse était: "Des tuyaux chauffés." J'avais huit ans.» Myriam, bonne élève, récite à toute allure les massacres de Sétif (8 mai 1945), le 1er novembre 1954 (le déclenchement de la révolution) ou la naissance de l'émir Abd el-Kader. «Posez-moi n'importe quelle question.» Le 19 mars 1962? Myriam reste muette. Et méfiante: «C'est un piège?»
Date capitale où le cessez-le-feu entre