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Libération

«Il nous faudrait un chef d'entreprise»

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Aéroport d'Orly, hall des arrivées.
publié le 19 mars 2002 à 22h38

«Je suis chiraquien.» Ça n'a pas été tout à fait facile à avouer, mais après Bernard, 48 ans, se sent plus à l'aise. Ce vendredi après-midi, à l'aéroport d'Orly, hall des arrivées, la mine se porte bronzée. Les passagers viennent de Nice, de Bordeaux, de Marseille ou de Séville. Lui rentre de vacances en Corse. Direction Vesoul, dont il dirige la prison ­ ce que son air bon enfant ne laisse guère soupçonner. Le président candidat mériterait-il d'y faire un séjour? «Qui n'aura pas un procès?, questionne Bernard. Tout le monde en a profité, je le déplore... Mais en éliminer un parce qu'il a une affaire de plus que l'autre, non. Faut arrêter.» Il fait confiance à Jacques Chirac pour «repartir sur des bases plus claires». «Il ne peut que tout clarifier, comme les autres, ils seront obligés d'y passer.»

«Epineux». «C'est le devenir de la France qui est important, pas de déballer le linge sale. C'est du passé», affirme Gaston, 71 ans fringants, qui rentre lui aussi de Corse. Depuis trente ans, avec sa femme, Claudine, il va «tous les mois» dans sa villa, du côté de Pietrosella. «Je pense qu'elle ne sautera pas.» C'est Gaston qui parle, debout, volubile. Barbe et cheveux blancs, il dit: «La Corse est un département français.» Et assure qu'on «a donné trop d'importance aux terroristes». «La Corse, il faut qu'elle reste dans la France, estime également Bernard. Plus de pouvoir aux insulaires, oui, il n'y a aucune raison de pas leur donner ce qu'ils demandent.» Mais, juge-t-il, la situ