Bastia, Ajaccio
de notre envoyé spécial
Une grenade et un colis piégé. La première à plâtre a été trouvée hier à Ajaccio dans la poche d'un nationaliste au moment où Jean-Pierre Chevènement quittait le théâtre de la ville. Le second a explosé après intervention des artificiers dans un parking situé sous le palais des Congrès de Bastia, quelques minutes avant que le candidat du Pôle républicain y tienne meeting devant 300 supporters. Deux menaces finalement qui ont eu comme conséquence de servir Jean-Pierre Chevènement. Le miraculé de la République était aux anges lorsque, en plus, il a appris que le FLNC revendiquait, au moment où il se posait sur le sol insulaire, cinq attentats contre des édifices publics. Rien de tel pour se présenter en sauveur de la Corse. Mieux: en empereur.
A Ajaccio, c'est Emile Zuccarelli qui l'a sacré. L'ancien maire de Bastia lui a symboliquement remis un exemplaire du «serment de Bastia». Le 4 décembre 1938, une douzaine de Corses attablés au Café des Gourmets rejetaient Mussolini. Ils juraient alors: «Sur nos vies, sur nos tombes, nous mourrons français.» Devant 150 partisans moyenne d'âge: 60 ans, réunis dans le péristyle du théâtre ajaccien , Chevènement n'en demandait pas tant: «Nous ne céderons pas à l'intimidation. Comme hier, ceux qui ont résisté au fascisme, nous nous battrons pour la survie de la République.» Dehors, ce n'était pas la Marseillaise qu'une trentaine de minots moyenne d'âge: 15 ans entonnaient. Mais un autre ref