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Libération

La repentance de Jospin

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Interrogé sur France 3, le Premier ministre a regretté ses attaques sur l'âge du Président et expliqué son programme.
publié le 20 mars 2002 à 22h39

Hier soir, en direct sur France 3, Lionel Jospin a mis de l'ordre dans son inconscient. Invité du 19-20, le candidat socialiste a présenté ses plates excuses pour avoir traité Jacques Chirac de «vieilli, usé, fatigué» dans l'avion qui le ramenait de la Réunion. «Puis que c'est devenu un fait politique et que cela a été compris comme ça, je veux dire très simplement que je suis désolé que ça ait été entendu de cette façon, parce que ce n'est pas moi, ça ne me ressemble pas», a-t-il déclaré. Sans pouvoir se retenir, au passage, de charger implicitement les journalistes, qui n'auraient pas dû rapporter ses propos, et qui les auraient déformés.

Cet acte de repentance n'avait rien d'improvisé. Il mûrissait depuis vingt-quatre heures dans la tête de Lionel Jospin. Plus exactement depuis un très beau lapsus qu'il fit lundi matin. Il aurait pu formuler ses excuses il y a une semaine, lors de son intervention sur France Info, ou encore jeudi dernier, au cours de son meeting à Limoges. Il pensait que l'affaire se tasserait d'elle-même. Ce week-end, la lecture des dernières enquêtes d'opinion, montrant un tassement des intentions de vote en sa faveur, l'a probablement déstabilisé. Mais le déclic a eu lieu lors de la présentation de son projet à la presse, lundi. Interrogé sur l'issue d'une éventuelle nouvelle cohabitation, il s'est alors mélangé les pinceaux: «Dans l'hypothèse que j'appelle de mes vieux...» L'éclat de rire général qui a suivi l'a troublé. Allait-il devenir l'homme qui n