Moscou de notre correspondante
D'une manière générale, la campagne présidentielle en France intéresse peu la Russie. Les hommes politiques ne la commentent pas. La presse l'effleure à peine. Et le quotidien d'opposition les Nouvelles Izvestia (Novye Izvestia) est le seul à laisser entendre que le Kremlin, qui se tait, préfère avoir Jacques Chirac comme partenaire. Dans un article consacré au passé trotskiste de Lionel Jospin, le journal, qui appartient au magnat d'opposition Boris Berezovski, estimait fin février qu'une victoire du candidat socialiste pourrait avoir des conséquences négatives sur les relations franco-russes. Car l'actuel chef de gouvernement, qui «n'avait pas de bons contacts avec les leaders du Kremlin à l'époque soviétique», a une communication toujours «difficile avec les responsables de la Russie, envers lesquels il est très méfiant». La faute en incomberait aussi à Moscou, qui n'a rien fait pour améliorer la situation «en considérant que Chirac est le partenaire privilégié», et au président Vladimir Poutine, qui, de passage à Paris, n'avait pas pris le temps de rencontrer Jospin, ce que ce dernier a «très mal pris».
«Crachats». Les autorités russes n'ont pas pris position. Mais le journal très progouvernemental Izvestia semble en effet du côté du président sortant et ne mâche pas ses mots à l'encontre de son rival. Commentant la décision de Lionel Jospin de se porter candidat, les Izvestia ont ainsi rappelé qu'il avait pris modèle sur Mitterrand «en oubli