Jacques Chirac et Lionel Jospin se sont pris les pieds dans les retraites, au sommet de Barcelone ce week-end. Le communiqué final du conseil européen indique la volonté commune des Quinze de reculer de cinq ans «l'âge moyen de la cessation d'activité», d'ici à 2010. Comme celui-ci est en France de 58,5 ans pour les hommes et de 56,5 ans pour les femmes, cela revient à programmer une retraite au-delà de 63 ans pour les hommes et de 61 ans pour les femmes.
Un engagement qui contraste avec les déclarations des deux candidats: lundi, Lionel Jospin disait souhaiter «la liberté du choix de l'âge de la cessation d'activité [...] dans le cadre du droit à la retraite à 60 ans». Hier matin, Jacques Chirac niait sur Europe 1 les conséquences du texte ratifié à Barcelone. Pour lui, il ne s'agirait que de mettre fin progressivement aux préretraites. Une mesure qui fait consensus entre syndicats, patronat et pouvoirs publics. Sans rappeler que celles-ci concernent seulement les salariés entre 57,5 ans et 60 ans...
Difficile pour les deux candidats de jouer la surprise: la partie retraite du communiqué a été réécrite en catastrophe samedi, à la demande de la France. La première version annonçait tout simplement le retour de la retraite à 65 ans! Cette version avait été préparée par l'Eurogroupe, c'est-à-dire les représentants des ministres des Finances, chez qui le consensus est fort pour reculer la retraite le plus loin possible, France comprise.
Chez les partenaires sociaux, on trouve la p