Pulnoy (Meurthe-et-Moselle) envoyée spéciale
A sept kilomètres de la place Stanislas de Nancy, Pulnoy, 4 751 habitants, a grandi comme poussent les petites communes à l'ombre des agglomérations. Avec des rues toutes neuves qui débouchent sur les champs d'avant, des lotissements coquets, des HLM à taille humaine, des lampadaires-boules, des dalles roses, une «zone d'activités» et même un golf.
Foi. Dans une maison, en face de la mairie, habite Pierre Donny, ancien instituteur. La campagne présidentielle, il la suit de très loin: «Vous comprenez qu'à 80 ans, mon opinion est déjà faite.» Lui, qui jadis croisa le fer avec le curé, a «toujours soutenu la gauche». Ce n'est pas maintenant qu'il va changer: c'est elle, dit-il, qui défend «les valeurs laïques», elle encore qui se soucie de «l'amélioration du sort des humbles». Pierre Donny n'est pas de ceux qui ont des états d'âme, il s'accommoderait encore de Chirac, «l'important, c'est qu'il y ait un gouvernement de gauche». Chevènement? «Il va un peu trop partout, avec ses appels du pied à Pasqua, à Villiers.»
Locataire d'un HLM tout proche, Agnès-Rose Denis, quarante-deux ans d'ancienneté à la Cram (caisse régionale d'assurance maladie), fait partie d'une espèce en voie de disparition, celle qui conserve une foi inébranlable en la politique: «Bien sûr qu'on est toujours un peu déçu, qu'on espère toujours davantage. Mais, avant de juger, il faut bien comprendre que les élus ont des contraintes qu'on ignore.» Agnès-Rose Denis «regrett