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Libération

«Ton amnistie me met en pétard»

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publié le 20 mars 2002 à 22h39

Mon cher Président,

Ton amnistie présidentielle, elle me met en pétard.ÊVous, les candidats, étiez d'accord pour dire que c'en était assez des «incivilités». Qu'il fallait insister sur «la citoyenneté», «la vie dans la cité» et tout le tralala. Certains ont même fait du zèle avec «l'impunité zéro».

Tu vas amnistier les automobilistes qui nous pourrissent la vie depuis plus de six mois. Ces gens qui font comme si la route était à eux «parce qu'il y aura une amnistie», qui garent leur voiture n'importe où parce «les pv vont sauter après l'élection». Tous des mauvais payeurs, et fiers de l'être... C'est pas comme ça que tu vas «restaurer l'autorité de l'Etat».

Toi, t'as une Safrane, une escorte de motards et une place réservée. Mais tes futurs amnistiés, ils commencent à nous les «briser menu». Ton quinquennat va débuter sur une contradiction entre le discours (non aux incivilités) et l'acte (l'amnistie pour ceux qui ne respectent pas les règles de la vie en société).

Il y a autre chose qui me turlupine. Vous, les gouvernants, parlez beaucoup des «équilibres du budget de l'Etat». C'est à ce titre que les budgets de la Santé ou de la Défense ont subi quelques coupes... Et voilà qu'avec ton amnistie, tu vas faire une croix sur plus d'un milliard d'euros de rentrée fiscale. (Je me base sur les chiffres de 1988 et 1995.) Permets-moi de te dire que t'es du genre flambeur, quand même.

Tu me répondras: «Oui, mais si je m'étais élevé contre cette tradition, je me serais mis à dos une partie