Cagnes-sur-Mer envoyée spéciale
«Dites-leur bien de la part du beau Sammy, qu'on a voté pendant des années, mais que maintenant c'est fini ! Voilà, c'est à force de nous raconter des conneries ! » Autour du « beau Sammy », cheveux noirs, chaîne en or, on se marre et on acquiesce. Ici, à Cagnes-sur-Mer, on n'est pas assez riche pour habiter Cannes ou Nice. Mais pas pauvre quand même. C'est samedi. Au bar PMU Le Champenois c'est la ruée des turfistes. Pascale tient le guichet des paris. Elle est joyeuse, elle a la tchatche. Tout le monde lui demande conseil : « Pour le quarté on met quoi ? » « Joue-moi le 6-2-11 ! » « Non, pas le 11, c'est un tocard ! » Pascale, la politique, ça ne l'intéresse pas : « Je sais, c'est nul de ma part. Chez moi, mon père en parle tout le temps, mais moi qui ne suis pas imposable, avec mon niveau social, droite ou gauche, ça ne changera rien ! » Elle ira quand même voter blanc « pour honorer le droit de vote que d'autres se sont battus pour obtenir ». Pierre s'approche : « Tiens, mets-moi 91 euros ! » Voter ? Il rit. « J'irai pas, les hommes politiques, c'est tous des clodos ! » Francette pose la main sur son coeur : « Ça m'a eu intéressée, mais je suis écoeurée ! Il n'y a pas de justice. Ou plutôt, il y en a une pour les riches et une pour les pauvres. Quand on voit le Président, hein ! Ah, si je vois le juge Halphen, je lui dis que j'adhère totalement avec lui ! »
Pascale valide trois tickets, serre quatre mains : « C'est bien vrai ça ! Y'a deux ju