Deux images et une élection : Jacques Chirac tenant le col d'un soldat israélien à Jérusalem, et Lionel Jospin blessé à la tête par une pierre à Bir-Zeit après avoir qualifié le Hezbollah libanais de parti terroriste. « Pour qui voter ? C'est simple non ? », demande un Arabe. « Non, c'est simpliste », lui répond un socialiste français. La politique étrangère de la France plus que celle de l'immigration demeure le facteur décisif du « vote arabe ».
« Politique arabe de la France ? Vous avez dit politique arabe. Mais laquelle ? Celle du Proche-Orient ? du Maghreb ? Il n'y a pas de politique arabe de la France » : combien de fois ce refrain a-t-il résonné dans les couloirs du Quai d'Orsay ? Pourtant, les Arabes veulent toujours y croire. Ils estiment donc « normal » de soutenir le candidat Chirac, perçu dans le monde arabe comme l'héritier du général de Gaulle. Et Lionel Jospin, alors ? « Ah ! non, lui, c'est l'ami des juifs et d'Israël. » Un autre refrain répété dans les coulisses de la diplomatie arabe. Idées reçues ? Idées fausses ? Certes. Mais que la presse arabe relaie, par ignorance ou sympathie.
Chirac, dont les visites dans différents pays arabes ont bien servi les intérêts militaires et économiques de la France, a su utiliser un langage émotionnel, chaleureux, « qui plaît ». Jospin et Hubert Védrine, son ministre des Affaires étrangères, semblent préférer, eux, un langage académique, froid et distant. Chirac est pardonné même quand il revendique la responsabilité hi