Dans le rôle du candidat repentant, on attendait Jacques Chirac, qui s'est beaucoup trompé en sept ans jusqu'à se condamner à un septennat de deux ans. Philippe Séguin lui avait conseillé cette posture : crever l'abcès de la dissolution, du reniement de la fracture sociale en octobre 1995, etc. Le chef de l'Etat semblait d'ailleurs démarrer sa campagne en plaidant le « malentendu » devant les professions de santé qu'Alain Juppé s'était mises à dos. Et puis il a viré et tout assumé, la dissolution, et le reste. A front renversé, c'est aujourd'hui Lionel Jospin le candidat repentant.
D'abord, il confesse une « naïveté », avoir cru que la baisse du chômage suffirait à faire baisser l'insécurité. Ensuite, s'il a un regret quant à ses cinq années passées à Matignon, c'est à propos du « dialogue social ». Enfin, il se dit « désolé », mardi, de la façon dont ont été compris ses propos sur un Chirac « vieilli, usé, fatigué » (lire page 12). Trois repentances qui dessinent du coup un Jospin habitué de la chose, donc un Jospin qui fait des erreurs. Ce que tentent désormais d'accréditer et d'exploiter les chiraquiens : « Jospin est un familier de la repentance. Pour un candidat à la présidentielle, ce n'est pas très rassurant », a professé, hier, Alain Juppé.
Doute. La « naïveté » de Jospin sur l'insécurité est aussi moquée depuis plusieurs jours. Cela n'empêche pas d'ailleurs les Français, si l'on en croit les sondages, de juger le Premier ministre plus crédible que son adversaire pour