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Libération
Reportage

A Marseille, le candidat Jospin soigne sa gauche

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Il a tenté de marquer sa différence idéologique avec Chirac.
publié le 22 mars 2002 à 22h40

Marseille envoyé spécial

Montrer la différence, ressusciter le clivage gauche-droite, décrypter le «programme caché» de «l'autre candidat», telle est désormais la tâche de Lionel Jospin, décidé à remettre son calendrier électoral à l'endroit pour se concentrer sur le premier tour. Il s'y est attelé hier soir lors d'un meeting au Dôme de Marseille, neuf jours après le passage de Jacques Chirac dans la même salle. Devant un public comparable (environ 7 000 personnes), avec des cornes de brume similaires et des discours antagonistes, mais obéissant à une logique semblable : dévoiler la vraie nature de l'adversaire pour mieux rassembler son camp. Le candidat RPR avait brandi l'hydre de l'«idéologie socialiste» ; Jospin, lui, a fait du Medef l'inspirateur de son adversaire.

A 20 heures, le candidat-Premier ministre a jailli des gradins qu'il a descendus en distribuant à la volée bises et poignées de main à ses supporters qui agitaient leurs calicots «Demain Jospin». Une fan l'a attrapé par l'encolure pour l'embrasser goulûment, imprimant sa joue droite d'une grosse marque de rouge à lèvres. Il a à peine eu le temps de l'effacer avant de rejoindre ses trois enfants et son épouse Sylviane, qui l'attendaient au premier rang.

Interrompu de salves de «Tous ensemble !», le tube des grèves de décembre 1995, Jospin a d'abord mobilisé la «passion de l'OM», le groupe de rap IAM ou la mémoire de Gaston Defferre pour se repeindre couleur locale. Puis il a entamé son opération de clarification :