Ni usée ni vieillie. A 62 ans et malgré cinq campagnes présidentielles, Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière, pète la forme. Elle n'en finit pas de remplir les salles et de grimper dans les sondages. Si la candidate trotskiste s'efforce de calmer sa joie d'ici le 21 avril au soir, elle ne boude néanmoins pas son plaisir : «ça les fait tous enrager», s'amuse-t-elle. Le premier à grimacer s'appelle Robert Hue, toujours à la recherche du vent qui poussera le PCF au-dessus des 5 %. Lundi, il souffle en direction de Lionel Jospin, dont le programme est jugé globalement positif. Vent arrière, mardi, quand le candidat du PS est accusé de «dérive droitière». Chez les socialistes, le slogan «zéro SDF d'ici 2007» est vite apparu comme étant un peu court pour «gauchir» la campagne. Et, surtout, pas crédible. Jospin l'a lui-même reconnu. Les Français aussi : ils sont 7 sur 10 à considérer que cet objectif n'est pas réalisable (1). Lionel Jospin aurait voulu rivaliser avec Jacques Chirac (dont 6 Français sur 10 jugent irréalisable la baisse de 33 % de l'impôt sur le revenu) dans la course aux promesses qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Nombre de petits candidats, qui voient arriver la date butoir pour obtenir les 500 signatures, commencent à se désoler. Bruno Mégret, Jean-Marie Le Pen, Corinne Lepage et Noël Mamère en cherchent toujours. Le candidat des Verts, vendredi soir à Grenoble, n'a néanmoins pas jugé utile de mettre Yvette Horner, croisée dans un restaurant, à con