Landes envoyé spécial
Dans le Sud-Ouest, on a le sens des priorités. Pas question de rater un match de rugby pour une visite de Lionel Jospin. Samedi après-midi, le candidat socialiste a donc pénétré dans la salle des fêtes de Morcenx (Landes) dans l'indifférence. A peine son arrivée a-t-elle distrait les centaines de sympathisants qui gardaient les yeux rivés sur l'écran géant diffusant Ecosse-France. Lionel Jospin s'est sagement assis au premier rang pour suivre la fin de la rencontre. L'occasion de témoigner une nouvelle fois de sa passion du sport en laissant échapper un sonore «oh, putain...» lors que Jimmy Marlu se fait plaquer à quelques mè tres de la ligne d'en-but écossaise. La victoire des Bleus acquise, il a pu accéder à la tribune.
Réjoui d'un succès à l'arrière-goût jospiniste, puisque le capitaine de l'équipe, Fabien Galthié, lui a «fait l'honneur» de rejoindre son comité de soutien, le candidat s'est chargé d'éteindre l'euphorie ambiante. En guise de troisième mi-temps, il a infligé un pensum de quarante minutes sur la «ruralité» à un auditoire amorphe. Tel était l'objet de son escapade landaise : développer sa vision d'un monde rural «profondément transformé» qu'il entend «réconcilier» avec la France urbaine.
Equilibre. Initialement, la rencontre devait donner lieu à une table ronde avec des agriculteurs. Devant l'afflux de supporters, en ce canton où la gauche flirte régulièrement avec les 80 % des voix, elle s'est transformée en meeting. Mais Jospin-des-Landes