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Jospin perd son avance

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Le Premier ministre continue de payer ses propos sur l'âge du Président.
publié le 25 mars 2002 à 22h42

Jusqu'à quand devra-t-il «purger» ses attaques contre un président «usé et vieilli» et la repentance qui a suivi ? Lionel Jospin ne finit pas de payer ses saillies contre l'âge de Jacques Chirac et ses excuses surprenantes. «Ce n'est pas moi, ça ne me ressemble pas», s'était disculpé le Premier ministre, le 19 mars, sur France 3, après ses déclarations contre son principal concurrent pour l'Elysée. Les personnes interrogées par CSA pour Libération et la Dépêche du Midi (1) n'ont visiblement pas compris. Alors que, depuis mi-février, elles le donnaient vainqueur au second tour, voilà qu'elles le placent à égalité avec le candidat-Président, 50-50. Lionel Jospin enregistre une baisse d'un point (Jacques Chirac, pour sa part, progresse d'un point). La sanction aurait pu être plus sévère. Mais les électeurs lui tiennent rigueur, lui qui inspire confiance, d'avoir avancé une explication «laborieuse et difficilement compréhensible», selon l'expression de Stéphane Rozes, directeur du département CSA Opinions, pour qui «Jospin donne l'impression de ne pas se maîtriser lui-même». Le chef du gouvernement accuse donc toujours fort logiquement un retard chez les électeurs les plus âgés : 59 % des 50-64 ans et 54 % des plus de 65 ans penchent pour Jacques Chirac au second tour. Et comme l'électorat français se «séniorise», les bons scores que Lionel Jospin réalise chez les jeunes (60 % des 18-24 ans) ne compensent pas son déficit.

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