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La délicate parité parentale.

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Nouveau temps, nouvelles moeurs (2/5): Des femmes se mobilisent contre le renforcement des droits des pères.
publié le 26 mars 2002 à 22h42
(mis à jour le 26 mars 2002 à 22h42)

On est en 1970, il y a une éternité. La loi du 4 juin supprime la puissance paternelle et fait de la mère l'égale du père dans le mariage. En cas de naissance naturelle, la mère détient seule l'autorité sur l'enfant, même lorsque le père l'a reconnu. «L'expérience montre qu'il faut protéger les mères naturelles de (leurs) compagnons éphémères qui ne se rappellent leur paternité et les droits que les textes anciens leur accordaient que pour menacer les mères de leur retirer l'enfant à qui elles sont attachées», explique René Pleven, garde des Sceaux de l'époque.

Egale compétence. Le 28 février dernier, la 24e chambre de la cour d'appel de Paris a rendu un arrêt qui organise la vie d'un petit garçon de 2 ans et celle de ses parents, ex-concubins, séparés depuis sa naissance : «Les parents, conscients de la nécessité pour eux de renouer un dialogue parental nécessaire à l'épanouissement de l'enfant auquel ils sont très attachés, ont accepté le principe d'une médiation. Ils sont convenus d'un commun accord que l'enfant serait hébergé alternativement une semaine chez le père, une semaine chez la mère.»

Il s'agit de la première décision appliquant, à la lettre, et dans l'esprit, la réforme de l'autorité parentale adoptée une semaine plus tôt. Il aura fallu trente-deux ans pour que la loi reconnaisse une égale compétence aux pères et aux mères, mariés ou pas, pour que s'impose l'idéologie de la «coparentalité». Parmi les deux millions d'enfants dont les parents sont