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Portrait

Monod, l'ami de services de Chirac

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Début 2000, il est rappelé par le Président. Mission : le faire réélire. Portrait d'un «tueur».
publié le 26 mars 2002 à 22h42

La silhouette est raide, le complet de bonne coupe souvent assorti aux cheveux argentés impeccablement plaqués. Aux visages qui se pressent autour de lui, Jérôme Monod, éminence grise de Jacques Chirac, offre un regard constant. Une dureté dans les yeux clairs et un sourire poli aux lèvres. Tous les mercredis, il quitte l'Elysée pour se rendre au QG de campagne, rue du Faubourg-Saint-Martin. C'est là que les cadors de la droite se réunissent et affûtent leurs armes. Monod, 71 ans, PDG de Suez-Lyonnaise des eaux jusqu'en 2000, riche à millions, pourrait être tranquillement chez lui. Il est l'une des pièces maîtresses du dispositif Chirac. Dominique de Villepin, le secrétaire général de l'Elysée, tient le rôle de stratège, Claude Chirac s'occupe de la communication, lui est responsable de la bonne marche de l'opposition plurielle.

Efficace

Pendant des mois, il a retissé les fils, parfois usés, souvent rompus, entre le chef de l'Etat et les élus de droite. Un à un, il a reçu, cajolé les sans-grade et les vedettes, dans son bureau de l'Elysée ou à son domicile rue de Verneuil à Paris. Parfois, aussi, dans un curieux mélange des genres, il accueille à la Lyonnaise, rue de Solférino, où on l'autorise à recevoir, privilège d'ancien patron. Valéry Giscard d'Estaing, jamais en reste d'une vacherie, se plaît à relever cette incongruité : «Alors, vous avez vu Monod dans les locaux de la Lyonnaise ?», lance-t-il le sourire en coin à ses visiteurs, histoire de ramener le conseiller du Prés