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Libération

«Tout est en train de basculer du côté de son père»

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Des mères souffrent des conséquences de la résidence alternée.
publié le 26 mars 2002 à 22h42

Le tribunal lui a «retiré» sa fille de 12 ans. Un jugement de résidence alternée, quinze jours chez son père, quinze jours chez elle. Elle, Violaine, a décidé de faire appel : «Mon avocat m'a prévenue, vous allez dépenser de l'argent pour rien, maintenant c'est la mode, ils donnent systématiquement la résidence alternée.»

Trop-plein. La résidence alternée, affirme-t-elle, est un concept inventé pour les pères par les hommes. «C'est une nouvelle mise en oeuvre de la misogynie dont nous souffrons dans la société.» Nous les femmes, nous les mères. «Regardez la télévision. Pas une semaine sans que la 2 ou la 3 ne propose une fiction sur ces pauvres pères privés de leurs enfants, ou sur ces nouveaux pères maladroits mais si touchants.»

Violaine est enseignante, elle souffre de ne plus voir sa fille la moitié du mois, elle souffre de ce trop-plein qui succède au trop-vide : «Elle ne dit plus "la maison", elle dit "chez toi" ou "chez papa", elle oublie toutes ses affaires, ce matin c'étaient ses culottes, toutes chez son père.»

Quand elle «l'a», elle galère : «Je dois rattraper tout ce qui n'a pas été fait par son père, l'orthodontiste, le dermatologue, et surtout les devoirs. Moi j'ai des valeurs, le travail à l'école est un bouclier indispensable pour les filles. Si elle rate l'école deux jours, je trouve ça grave. Son père, lui, prend ça à la légère.» Sa fille était excellente en maths, elle ne l'est plus du tout depuis trois mois, depuis la résidence alternée. «To