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Libération

«Chirac et Jospin, faudrait les changer»

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Avec les clients des étudiants de la faculté dentaire de Paris.
publié le 27 mars 2002 à 22h43

Dans le VIe arrondissement de Paris, où l'argent s'affiche ostensiblement, on peut paradoxalement se faire soigner les dents à bon prix. Il suffit d'abandonner sa mâchoire aux étudiants de Garancière, la faculté dentaire de la capitale, nichée derrière l'église Saint-Sulpice. Cyniquement résumé par un patient, «consultant indépendant» de son métier : «Je fais comme un futur pauvre, je vais dans l'assistanat. Cinq euros et en plus on est bien soigné.» Derrière des portes battantes, les «fauteuils» s'alignent comme les bacs à shampoing d'un coiffeur, en un peu plus compliqué. Et ne désemplissent pas. L'intimité, il faudra la chercher ailleurs. C'est le palier du premier étage qui tient lieu de salle d'attente, et Lilie, 70 ans, espère et redoute tout à la fois qu'une place se libère. «Ah non, ne me parlez pas de ça, c'est une horreur», s'exclame-t-elle. Ses dents ? Non, l'élection présidentielle.

«Comédie». Chirac et Jospin, «il faudrait les changer tous les deux». Et puis, «ils ont travaillé cinq ans ensemble, ils ne devraient pas se tirer dans les pattes comme ça». Résultat, dit Lilie, «quand je les vois à la télé, je change de chaîne». Françoise, elle, ça l'amuse «beaucoup». «Je regarde les débats quand j'ai envie de rigoler. C'est une comédie, une mise en scène... Quelle connerie, tout de même !» Connerie qu'elles voient toutes les deux se terminer de la même manière : un bulletin blanc au deuxième tour. «Je voterai au premier tour, pour voter, annonce Lilie. Mais au deuxiè