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Chirac intègre la banlieue et les crachats à son plan com

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Ses conseillers jugent que cela sert le discours du candidat-Président.
publié le 27 mars 2002 à 22h43

Et si c'était bon de se faire cracher dessus ? Aujourd'hui, pour la quatrième fois depuis son entrée en campagne, Jacques Chirac fait une virée en banlieue parisienne. Après Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), Mantes-la-Jolie (Yvelines) et Argenteuil (Val-d'Oise), il se rend à Savigny-sur-Orge (Essonne). Cette obstination n'a rien du hasard. L'entourage de Jacques Chirac en est persuadé : les images de leur candidat malmené sont «positives».

Pourtant, quand le 4 mars, le candidat-président essuie la salive et les quolibets d'une bande de gamins survoltés qui crient «Chirac voleur», «vive Schuller» dans les rues de Mantes-la-Jolie, ses proches blêmissent. «C'était ce qu'on redoutait le plus, ça le renvoyait aux affaires», note l'un d'eux. Le lendemain, le QG de la rue du faubourg Saint-Martin ne décolère pas contre les articles de presse qui relatent l'incident. En petit comité, la garde rapprochée du candidat décrypte les images. «Elles ne sont pas si mauvaises que ça», assure un membre de l'équipe de communication.

«Délire idéologique». A bien y regarder, les crieurs sont peu nombreux et le message principal du candidat sur l'insécurité est bien relayé dans les reportages télévisés. Fidèles à leur devise qui consiste à faire d'un mal un bien, Claude Chirac, la fille du Président, et Dominique de Villepin, le secrétaire général de l'Elysée, comprennent tout le potentiel qu'ils peuvent tirer de la situation. En prenant le risque de se faire insulter, Jacques Chirac «montre qu'il n