Menu
Libération

«Retrouver la démocratie»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 28 mars 2002 à 22h44

Il y a bien des domaines pour lesquels chacun sait l'impuissance des hommes politiques à transformer la société. La loi du marché remplace la loi des peuples, et nous autres, pauvres électeurs, savons le peu de marge de manoeuvre que vous avez dans vos décisions. C'est d'ailleurs en grande partie cette lucidité de notre part qui entraîne tant d'abstention à chaque scrutin. Mais il est des domaines où le citoyen attend beaucoup des politiques. Tout d'abord, la justice et les prisons. On ne peut peut-être pas modifier l'évolution des valeurs et des structures sociales qui entraînent un certain degré d'insécurité, mais on est sidéré du manque de moyens pour que la justice soit reconnue comme la valeur fondatrice du contrat social. Aujourd'hui, le citoyen se rend compte que la justice ne peut pas fonctionner normalement, faute de moyens et de volonté politique. Autre réforme qui s'impose pour voir la démocratie se remettre à fonctionner : celle du syndicalisme. Lorsque le gouvernement ne reconnaît pas la représentativité réelle de certaines organisations et se fonde sur des critères qui ont plus d'un demi-siècle, qu'il signe des accords avec des syndicats minoritaires et refuse ensuite toute discussion, il assassine au quotidien l'idée même de démocratie. La démocratie, c'est la soumission de la minorité à la majorité, non le contraire. C'est la reconnaissance de la légitimité par le vote. Rêvons un peu : des élections professionnelles, branche par branche, et en fonction des ré